Au royaume de la chaleur

XII – Tribulations virtuelles  

 

Le climat si apaisant de cet instant, les bruits étouffés à l’extérieur, me rendent sereine. Un calme si tranquille… un peu frais. 

Assise, à mon bureau qui loge mon PC, écran et tous les accessoires, je suis pensive. En ce jour, une nouvelle voie, une option qui me dirige vers le virtuel. Encore une expérience… 

Pas du tout adepte du virtuel, mais la distance géographique nous oblige à se servir de ce moyen de « communication ». 

Donc, pour le première fois… 

Devant l’écran froid… de mon PC, je l’attends. Mais je ne suis quand même pas très confortable. 

Je suis on-line, en ligne sur MSN. Je bloque mes autres contacts pour ne point être dérangée pendant le laps de temps que nous serons de concert, Monsieur et moi… 

Je suis si de plus en plus nerveuse, à l’approche de l’heure du Rendez-vous de… ma première séance virtuelle. 

J’ai suivi les consignes à la lettre, du moins l’e-mail, reçu il y a peu. Je me suis préparée avec cette fébrilité qui me donne des ailes, qui m’oblige à aller de l’avant, à mettre mes doutes et craintes de côté et elles s’amenuisent à chaque rencontre avec cet homme. 

Juste de noir vêtue, habillée uniquement d’un chemiser transparent, je suis prête. 

Monsieur s’est connecté. Je vois son icône si attendue, sur mon écran. Je clique dessus et exécute ses directives… aussitôt en contact, j’active la webcam placée et accrochée à l’écran du PC face à moi. En même temps, l’audio fonctionne, le micro sur pied est sur mon bureau. 

Bien, comme toujours Monsieur a tout prévu…je m’axe sur l’éclairage, le positionnement et les réglages de la caméra qu’il pourra faire naviguer à son gré. 

Avec quelques grésillements, j’entends un bonsoir… un son légèrement déformée par le micro. Néanmoins, sa voix lénifiante, si reposante et pourtant d’une fermeté voilée me donne toujours des frissons excitants. Elle est si présente et produit toujours un effet important sur moi, sur mon être… Mon cœur s’accélère dès ses premières paroles et j’aime ça. J’aime ce tambourinement dans ma poitrine… malgré tout, je suis quand même en manque de ses mains, de son odeur, de lui. 

Quelques mots apparaissent sur l’écran. Ils sont doux et s’accompagnent d’un bisou. 

Face à lui, dans le fauteuil de cuir… plus bas que le bureau, qui permet l’ouverture de mes cuisses, chacune sur un accoudoir… je suis écartelée à son regard. Mon chemisier ouvert sur ma poitrine lourde et généreuse. 

Monsieur m’invite à me caresser les seins doucement. De les chauffer à un rythme agréable. Mes mains aux longs ongles manucurés errent sur les monts. Elles les malaxent, les serrent. Mes doigts emprisonnent leur bout. Ils sont pincés, câlinés, étirés et humidifiés par ma salive. Puis, sentant ou plutôt voyant un durcissement, il me demande d’utiliser de simples pinces. Il aurait pu opter pour des pinces bien plus contraignantes. J’en suis rassurée. Les pinces en bois se referment sur les framboises de ma poitrine et je les accepte sans broncher. Il me demande de les relier avec une ficelle. Je comprends alors que chaque mouvement de ma part, obligera la ficelle à se tendre ou détendre provoquant des réactions diverses sur mes tétons. Je sais que cela sera une autre histoire quand je les retirerais et que le sang les irriguera à nouveau. Ce pincement, cette « souffrance » qui ne peut être douleur, m’engage dans une chaleur. Elle se répand dans mon corps, je la sens monter en moi. Mes oreilles en rougissent. Mon espace vital monte en température. 

«  Ouvres-toi plus… écartes !  Montres moi cette chatte qui m’appartient ! La chatte de MA douce salope ! De MA salope !» dit-la voix autoritaire qui sort du micro. 

Sa voix est plus ferme que d’habitude, ces mots plus forts, plus crus. Sans doute la distance oblige à cet élan de dureté. Une affirmation de sa présence... Mais j’avoue que j’apprécie et que mon excitation grandit. 

Les mots dansent dans mon esprit, ils sont livrés à mes oreilles, ils vibrent dans ma sensibilité et se célèbrent dans mon ressentir… le son d’une relation exceptionnelle. 

Son œil perçant voit tout… comme la brillance de mes lèvres intimes.  La caméra zoome… il voit le gonflement de mes petites lèvres, leur humidité et une tâche ronde sur la serviette éponge de l’assise de cuir. Elle présente une concentration de mon jus de femme, ma cyprine. 

Il me demande de lui montrer la serviette tachée… je la présente face à cet œil rond et froid… et j’imagine son sourire de satisfaction, ce sourire carnassier que j’aime tant. 

Je reprends ma position sur son ordre. Il me touche avec ses yeux via la webcam. 

Mes attouchements s’accentuent sur mon intimité. Mes doigts glissent facilement entre mes lèvres mouillées. Mon derme frissonne. Mon corps s’ondule légèrement. Il suit les va-et-vient rythmés par la voix de Monsieur. 

«  Mmmm, t’es trempée… Ma salope ! La preuve que tu aimes ! »  

De ma main droite, je remonte le capuchon de mon bouton. Je le pince entre mon pouce et mon majeur de la main droite. Je le presse. Je tire, l’étire. Avec mon index, je le frotte doucement… des cercles aériens, mais intensifs. Ma respiration devient haletante. Mon esprit ne réfléchit plus depuis un moment. Je me laisse aller dans la communication intense de sens… 

« Continues… plus vite ! Ma chatte à MOI ! MA salope ! Continues ! » répète fermement ma voix préférée… qui me trouble tant. 

Les mots ne me choquent même pas… Ils cinglent comme une fessée que j’attendrais. Ils augmentent mon désir. 

J’intensifie cette masturbation féminine. Mon bouton est dur, gonflé. Sa couleur s’accentue vers le violine.   

Un feu ardent bouillonne dans mes artères, mes « vaines »…positions pour m’en défendre, pour retarder… ne font que renforcer le désir d’exploser. Mon corps se tord, s’arque… mon esprit se perd dans les sensations de plaisir… 

« Non, pas encore ma douce ! Attends ! » susurre Monsieur dans un souffle qui pourrait presque soulever mes cheveux, s’il était là physiquement. 

J’arrête. La pression redescend un peu. Mon esprit est axé que sur ses mots. Il me calme, me parle doucement. Il exige que je continue à me caresser…et j’obéis. Aussitôt, mon halètement reprend.   

« Doucement, tout doucement ! Ma b’lle… quand je le voudrais ! » dit-il avec cette voix toujours calme et posée… mais transpirant d’une force, d’une intensité ! 

Je ne pourrai tenir longtemps. Je me retiens férocement. Je lui crie que je ne peux plus…que j’ai besoin de son accord… Une larme glisse le long de ma joue. Salée, elle pénètre dans ma bouche. Comme une caisse de résonance, mon cerveau tape, tape si fort… mon corps refreine l’envie, mais pour combien de temps ? 

Et, là… dans cette attente si difficile… quasi intenable… 

Monsieur m’offre ce feu d’artifices… 

« Vas y ma douce Salope ! MA salope ! Donnes moi tes cris, TA jouissance ! Lâches-toi ! Jouis plus car tu M'appartiens ! » 

Mes râles sont à réveiller un mort. Ils envahissent l’air. Mon être gigote dans tous les sens. Mon esprit s’accapare de toutes les sensations époustouflantes. Mon sang donne des claques à mes tempes. Mon cœur se ballade. Il vibre. Mon ventre se durcit comme un roc. Ma bouche happe l’air… elle se dessèche. Mes yeux partent à la renverse. 

Quel bonheur, j’ai atteint une autre dimension. Mes yeux l’offre à Monsieur. Vous voyez la lumière qui éclaire notre monde, son lien est devenu notre ronde d’émotions… 

Je détache les pinces en retenant mon souffle. Elles sont moins contraignantes que je le pensais. 

Après une conversation rapide… 

Un rituel d’au revoir... je m’approche de cet œil rond et en plastic, j’offre un sein à la caméra pour que de l’autre côté une bouche que j’aime et ses lèvres… s’en délectent et l’embrassent. Le deuxième téton subit le même « sort »… puis en dernier regroupement de mes deux monts de ma poitrine. A chaque  présentation, un mmmmm accompagne mes gestes. 

C’est la dernière image que j’offre à Monsieur. 

La vidéo s’éteint sur cette vision.

Le clavier, à certains moments a remplacé le micro et nos derniers mots ajoutent à mon euphorie du moment. Monsieur comme à son habitude sait en jouer. J’aime la douceur et la musique de ses phrases, comme ses remerciements… 

Mon peu d’expérience et mes préférences, devenant de plus en plus évidentes, se sont imposées à moi avec le temps qui file...comme un évanescent secret enfoui au plus profond de moi avec pourtant une révélation si naturelle... et si attendue! Imposées comme, malgré cet écran, j’appartiens à Monsieur, même à distance, il me mène dans des plaisirs… déjà l’expérience du phone-sex m’avait retourné… avec sa voix… mais là, des phrases qui apparaissent  sur un écran d’acier…. Elles pourraient ne pas venir de lui... mais je reconnais bien sa façon d’être, d’écrire. Sa voix n’est venue qu’après, elle m’a soulagé… et excitée. 

Ma crainte du virtuel a disparue, mais je ne suis quand même pas adepte. Je suis tactile et j’aime être touchée… 

Monsieur, du fond de mes yeux, vous voyez mon désir, mes émotions, mon plaisir, mes sensations,… mes remerciements. 

A bientôt, mon tendre Maître… 

Et merci, merci encore… Mon doux Maître, vous êtes un Maître DOR (Discipline, Obéissance, Respect), pour vos caressants et piquants moments… et je vous en remercie à l’infini. 

 

 

À  suivre… XIII – Tribulations naturelles  

 

 

Sam 1 jan 2000 Aucun commentaire