Au royaume de la chaleur
X - Tribulations plurielles
La vie réserve des surprises… On pense, puis on s’évade, on parle, puis on oublie… Le jour arrive sans qu’on s’en doute et on se souvient alors du moment…
Difficile de trouver ce que l’on souhaite… alors, comme je n’aime guère le commun, je crée. En ce jour, j’en suis fière, car pour Monsieur, je viens de finir de coudre un petit tablier blanc de dentelle fine. Ce petit carré de tissu élégant qui va se poser sur ma jupe transparente et noire. Il cache mon intimité, comme la partie sur mes seins qui ne permet pas de voir leur extrémité, mais uniquement la rondeur de ma poitrine.
A la première sonnerie de la porte, les yeux bandés, j’ouvre avec un " Bonjour Monsieur, donnez vous la peine d’entrer… Puis-je vous débarrasser ?…" d’un ton professionnel, en tendant les avant-bras à plat, un vêtement y échoue, un peu lourd.
La porte d’entrée claque et j’en sursaute.
Je sens une autre présence. Présence humaine. Un parfum différent de celui de Monsieur me picote mes narines. Plus épicé, plus fort…. Inconnu.
" Surprise, ma belle… Nous avons un invité ! "
Je suis un peu anxieuse, Monsieur m’en avait parlé, mais je ne pensais pas qu’un triolisme se ferait si vite. En plus, j’avais fait un choix, contrecarrer un ordre de Monsieur… comment allais-je payer avec un invité. Aurais-je double punition ? Comment Monsieur réagirait ? Serait-il mécontent devant un tiers ?
Une main glisse sur ma croupe, je connais cette douceur, cette possession…
Ma réaction première… s’ouvre sur un " Mais, Monsieur… ". Je n’ai pas le temps de continuer…
" Mon cher, je vous l’avais dit… ma douce est toujours pleine de surprise… elle aime chatoyer mes mains et mon esprit. Quelques contradictions qui me mettent en bouche ! " plaisante-t-il, " Je vous autorise à vérifier mon ordre… ma consigne était sans sous-vêtement… je vous en prie, confirmez… et si comme je le sens, mon ordre n’a pas été respecté… hummm une punition à quatre mains serait une belle entrée en matière avec les amuse-gueules ! "
Immobile, les bras encombrés, le pied de Monsieur m’oblige à faire glisser mes talons sur le parquet… à écarter mes jambes. Une main inconnue longe ma cuisse gainée de bas noir. Elle monte doucement, très doucement. Elle s’attarde sur la bordure de dentelle du bas-top. Elle se plaque sur la chair, sur l’aine. Des doigts longs et fins se faufilent sous le shorty de large dentelle.
" Effectivement, un bout de tissu qui n’a pas lieu d’être ! Me permettez vous de l’enlever avec indélicatesse ? " dit l’homme avec une voix grave et posée, empreinte d’une subtile ironie.
" Bien… Faites, très cher ! " répond immédiatement Monsieur. Je sens son sourire dans ses mots. Il est heureux. Je connais si bien ce sourire. Je l’aime tant, autant que son " bien " qui me donne toujours d’indescriptibles sensations.
En même temps, les doigts se sont emparés de mes petites lèvres et s’en amusent comme pour tester leur étirement. Ils jouent avec les bijoux que Monsieur m’a offerts et que j’ai clipés peu avant sa venue. L’homme est habile. Du pouce et de l’index, de l’annulaire et l’auriculaire, il pince chacune de mes lèvres et son majeur caresse ma fente qui s’humidifie par le mouvement. Il titille mon intimité pendant quelques secondes, puis d’un coup sec, descend mon dessous de dentelle noire jusqu’aux chevilles.
Etonnée, mais toujours droite et aveugle, je commence à lever mon pied pour me débarrasser de cette lingerie…
" Non ! Pour le moment, je veux que ta culotte t’entrave les chevilles ! " déclare Monsieur, fermement.
Je ne peux qu’obéir. A ma droite, presque à tâtons, je dépose les vestes de ces Messieurs sur un meuble. Puis fais mime de m’avancer, mais mon équilibre est vacillant. Entre le bandeau et la culotte, je suis handicapée. Mais des mains me prennent. Elles sont quatre. Deux de chaque côté, qui enserrent mon coude et tiennent ma main. Je me sens presque portée, soulevée. J’ai l’impression que je ne touche pas le sol. Mais cela est de courte durée. Car un ordre fuse, durement.
Je dois me laisser mener par Monsieur. En petits pas, car je ne peux faire mieux, je m’avance dans la pièce. Seules mes mains m’aident à garder une position verticale. Je me guide au son de la voix de Monsieur. Je m’approche d’elle.
Soudain…
Je me sens tirée en avant, je chute dans un petit cri… mais j’atterris sur… quatre genoux de chair masculine !
Le corps tendu, mes mains ceinturées, maintenues au-dessus de ma tête par une poigne mâle, mes chevilles entravées… je suis à l’entière portée de ces deux hommes… Tout à coup, dans un râle, mon corps s’arque, il se soulève par la claque reçue sur la fesse…
" Ma douce… je t’avais promis une séance inoubliable… Je vais en ce jour, t’offrir un de nos souhaits… des caresses, ces plaisirs multiples à quatre mains... Mais en attendant, je n’oublie pas que tu as désobéi… " articule Monsieur doucement mais assurément.
Une chaleur monte sur mon fessier pendant que des doigts peu connus enserrent ma poitrine, saisissant la pointe de mes seins, stimulant les petits appendices en les durcissant, les allongeant à travers mon fin chemisier.
A chaque claque sur une fesse, Monsieur vérifie la température de mon vagin, caressant mes nymphes rouges d’excitation. Trempée pour notre plaisir, il accentue progressivement la force des claques. Il les compte tout haut et voit des rougeurs apparaître sur mon être ondulant sous ses assauts. Même en faisant mine de me m’extirper des genoux, en chaloupant mon corps, en poussant des petits Rrrhoooo, Mmmmaaïïïeeee, je suis complètement possédée. Des palpitations fébriles découvrent un feu de sens. Mon souffle est court, affolé. Monsieur jouit de mon état.
" Huuum, oui… ronronne MA chatte… Ma douce… "
Ce jeu continue quelques instants. Quand ils me relèvent, je suis quelque peu étourdie. Mon corps tremble de ce voyage. Mais des caresses douces et tendres me font reprendre mes esprits, en me laissant vivre dans une volupté houleuse.
Mon bandeau chute... des étoiles dans les yeux, je retrouve ma vision.
Je me ressaisis et m'occupe du service. Le son des glaçons qui s'entrechoquent, accompagne le seau que je pose sur la table basse. Des gouttelettes se répandent sur la serviette avec laquelle je tiens la bouteille de champagne. Pendant, que je verse avec précaution ces bulles de fraîcheur dans les coupes, des mains se faufilent sous mes vêtements. Elles se baladent au gré de leur choix sur ma peau. Leur errance frôle, caresse, titille mes sens. Des caresses à 4 mains...
A chaque service, à chaque coupe de champagne remplie, un vêtement tombe. La première coupe a lynché ma chemise, puis la deuxième ma jupe. Plus tard, après avoir suffisamment apprécié mon petit tablier en dentelle, la troisième coupe s’attaque à ce morceau de tissu qui cache à peine mes formes et mon intimité.
Assise sur la table basse, n’ayant que mes chaussures à talons hauts qui obligent mes genoux à s’élever, je suis face à deux regards si proches et si différents. L’un de ce bleu si azuré, pétillant de malice, qui hante mes nuits et l’autre quasi inconnu, d’un noir profond et enflammé, qui me découvre. Un frisson me parcourt l’échine dorsale. Mes yeux brillants se baissent machinalement. Je sens que mes joues rougissent. Ma bouche s’assèche. Mon sang se presse dans mes veines.
D’un regard commun, les deux hommes se parlent sans mot.
Notre invité s’approche de mon visage. M’enserre mon menton en le relevant.
" Faire couler quelques gouttes de ce nectar pétillant depuis ta gorge, les regarder dévaler ton corps, les voir ruisseler entre tes seins généreux pour se diriger vers ton nombril creux… et une fois celui-ci débordant, le trop-plein se dirigera vers ton mont de Vénus lisse pour terminer sa course entre tes belles lèvres violines. Je me ferai un plaisir de récupérer ces gouttes mélangées à ton odeur, ta sueur, ton corps… " me souffle-t-il si bas dans à mon oreille…que j’ai peine à écouter. Il le sait. Il joue avec l’obligation d’une attention particulière à ces mots. Attention telle, que je coupe ma respiration pour l’entendre…que je dois me concentrer. Sa voix hérisse mes sens, me donne des frissons.
Il s’exécute après m’avoir fait boire une coupe, avec toute l’attention de Monsieur, installé confortablement dans son fauteuil de cuir, à mes côtés.
Euphorique, cette potion à bulles, ce liquide froid glisse sur ma peau et dans ma gorge. Et comme dit, il suit mon corps. J’en frémis et me laisse aller dans un abandon de léchage érotique. Ma main dans celle de Monsieur, pour qu’il ressente mon plaisir.
Mes gémissements, mes râles, mon corps devient braise. Ma tête tournée vers Monsieur… nos yeux en osmose dans une jouissance… je me vois dans ses pupilles, je me noie dans ses iris… une communion de nos êtres en cet instant… il est moi…je suis à lui entièrement… Je vis en lui.
Cette envie de vivre, d’être éduquée, de rentrer intensément dans le cercle… d’où on ne peut s’échapper…de s’inventer une prison de plaisirs... le poids des désirs, des sensations… Monsieur me l’offre sur un plateau. Lui que j’honore, il me couvre de délices les uns plus forts que les autres.
M'observant nue, sur le ventre, en travers de la table, ces Messieurs ornent mon dos et mon fessier de produits orgiaques… chantilly, chocolat, fraises, framboises… un tableau de délices… Ca me procure des petites chatouilles à certains moments, puis de la fraîcheur sur ma peau moite. Quand ils se rassoient, face à face… je me retrouve le nez sur le pantalon de l’invité et ma croupe offerte, cambrée dans une pose très aguicheuse à Monsieur.
Pendant, ils dégustent sur ma chair, ces mets sucrés… je lèche goulûment la crème fouettée que l’invité a badigeonnée sur son gland. Des petits mots m’indiquent qu’il apprécie ma bouche humide, mes lèvres gourmandes qui glissent sur son sexe érigé dans une droiture militaire. Avalant la hampe avec des bruits de succions gourmands et affamés, je plonge au plus profond de ma gorge. Tapant jusqu’à ma luette, mes gencives cognant son bas-ventre, je happe son dard. Je l’aspire, le pompe, le lèche… Mes mains malaxent ses deux boules du bout des doigts. Elles roulent, vivent sur ma peau.
Ces messieurs poursuivent leur dégustation à même mon épiderme. Monsieur, après avoir usé de ses doigts mon intimité, lèche passionnément ma bouche verticale. Puis glisse vers mon étoile avec précaution. Il la titille, la prépare avant l’union profonde de nos deux corps. Il connaît ma fragilité pour ce lieu si peu utilisé… Il pénètre doucement mon sillon fessier.
Ancré dans mes chairs, dans mes reins ouverts... Monsieur gonfle en moi. Doucement, il accélère en des allées et venues. Ma tête qui cogne légèrement l’invité. Des gémissements gutturaux s’échappent, promptement étouffés par le dard qui envahit ma gorge. Un jet chaud, sucré explose entre mes lèvres. Le lait concentré de l’homme s’éjecte des encoignures de ma bouche.
Comme l’emprise de la musique, comme si un chef d’orchestre jouait le chant du plaisir… un concerto à trois, fort, doux, brutal, délicieux, envahissant…
Je crie à ne plus en pouvoir. Des gerbes d’étincelles explosent dans mon cerveau. Ma chair trésaille en sursauts incontrôlables. Mon corps arc-bouté dans une frénésie de spasmes ne s’arrête plus. Un vertige… une superposition de sensations… Monsieur continue. Il me pousse. Il veut aller plus loin. Pousser mes limites dans cet état extrême…
J’essaye de me soustraire telle la jouissance est forte, incontrôlable… Mais Monsieur me maintient avec poigne. Pas de descente possible, nous sommes sur la montée des cieux. Nous voyageons ensemble, immersion dans un autre monde, notre recherche profonde… Monsieur se retient tellement, qu’il brûle. Et tel l’Etna dans son jeune âge, une éruption houleuse, volcanique nous soulève. Nous retentissons en une seule voix dans l’onde d’un orgasme décuplé. Je suis au bord de l’évanouissement… Son sirop d’amour souille copieusement le bas de mon dos, mes reins, mes lunes. Un baume pour mon corps… Monsieur s’affale sur moi en embrassant ma peau. Il plaque son corps contre le mien, collant… juste séparés par son doux nectar. Il vient me faire connaître un plaisir luxurieux et nouveau, un double plaisir… la jouissance d’une volupté multiple, une ivresse étonnante et percutante… une extase violente, intense… prodigieuse.
" Ma prunelle, ma merveille, ma Perle… " susurre-t-il dans un souffle, sa main dans mes cheveux, sa tête sur la mienne, joue contre joue…
" Moi, Monsieur ?... " murmure ma voix légèrement tremblotante, en papillonnant des cils emplis de mascara brun…
" Elle est belle l'innocente, mais pas si innocente que ça ! Ma douce, ma tendre…" dit-il en plongeant ses yeux d’un miroitement bleu si clair tacheté de perles d’or, mais rieurs et radieux dans mon âme…
Je vous offre mon plus beau sourire, Monsieur... celui de mon âme !
À suivre… XI – Tribulations nouvelles...