Mon doux Maître coquin...
Vous m’emmenez… Vous, le Mâlin…
Vous m’emmenez sur le chemin
Vous me
parfumez de jasmin
Vous me
prenez entre vos mains
Vous
errez sur mon féminin
Je
pense à Vous, mon Rodin
Je me peins à Vous, mon Gaudin
Vous tournoyez dans mon destin
Vous m’habillez comme catin
Vous me bandez dans le satin
Vous rosissez mon blanc de teint
J’ai faim de Vous, de vos câlins
J’ai soif de Vous, de vos desseins
Vous accentuez mes dessins
Vous m’opérez sur un couffin
Vous me roulez dans le pétrin
Vous regardez dans mon bain
Je clame en vous, mon gardien
Je puise en Vous, mon félin
Vous me voulez Vôtre, sans fin
Vous m’abreuvez de vos festins
Vous enivrez de divins vins
Vous sentez durcir mes deux seins
Je m’abandonne à vos jardins
Je me languis du libertin
Vous me voulez sur nos terrains
Vous me choyez dans un écrin
Vous m’habillez d’un baise-main
Vous me rasez mon mont pubien
Je m’enchante, comme Merlin
Je suis vous, comme un refrain
Vous êtes un être sanguin
Vous me jetez sur un coussin
Vous me balancez du bassin
Vous vous promenez dans mes reins
Je vis en Vous, mon baladin
Je mue en vous, mon cabotin
Vous gardez votre masculin
Vous m’attachez au baldaquin
Vous m’entravez dans vos filins
Vous rougissez mon popotin
Je vis en Vous, mon souverain
Je plonge en Vous, mon requin
Vous vous nommez mon concubin
Vous me montrez vos mocassins
Vous m’excitez de vos patins
Vous jouez avec mon vagin
Je m’abreuve dans
votre vin
Je déguste votre
raisin
Vous, mon Seigneur,
mon Châtelain...
Vous m’éduquez à votre faim
Vous ouvrez tout mon quotidien
Et sans aucun grain de chagrin
Je me nourris de votre pain
Je me réjouis de vos festins
Car je vous appartiens sans fin !